Naguelann : L'histoire !

Papa et Augustin

2013, en début d’année. Discussion avec mon père :

« C’est quoi cet « essai » exactement, c’est du Whisky ?
• Pour le moment c’est de l’alcool de malt, ça sera du Whisky plus tard
• Avec cette petite barrique t’es sûr ? Mais elle est toute vieille et j’y ai mis du cidre tous les ans, comme celle-là, de 220 litres…
• Ah oui je l’ai toujours vue ici
• C’est celle du « Père Desclos », ton Grand Père !
• Dis, tu peux me la confier pour un essai plus important !?
• Pff…Ecoute c’est ton Grand Père après tout, du moment que tu m’en files une autre à la place ; fais ce que tu veux !»

S’en est suivi un petit embouteillage test de… 38 bouteilles ! « Grand’Pa N°1 ».
Dans le même temps mon père me prêtait un petit local de 15m2. Je me rappelle dessiner 3 fûts dans un carré avec dimensions exactes pour notre toute première déclaration aux douanes…
L’étiquette de mes 38 premières bouteilles avait été alors réalisée par une amie graphiste, Marie Sergine Menu. On y voyait en filigrane la silhouette d’Augustin Desclos, mon grand-père maternel.
Cet embouteillage s’était passé dans mon restaurant de l’époque « Le Club A », où 19 clients fidèles ayant aimé mes soirées Whisky s’étaient laissés prendre au jeu en achetant 2 bouteilles chacun.
« Une pour boire et l’autre au cas où, quand ça deviendra collector ! »
Eric Martin, Vincent Leboucher et Jean René TALOPP figuraient parmi ces clients.

Jean-René, Le Sage.

Lui et son épouse étaient réguliers ; habitant Paris à l’époque ils venaient nous rendre visite au restaurant certains vendredis soir. Une table leur était gardée alors qu’ils rejoignaient Saint-Malo pour quelques jours, même quand le restaurant était calme voire vide ! En effet, une sympathie naturelle s’était progressivement installée entre les deux couples.
Alors un de ces fameux soirs…
« Et ça, c’est quoi ?
• C’est un projet, j’ai embouteillé un petit fût qui n’avait contenu que du cidre jusqu’à lors
• Ah c’est marrant ça… « Naguelann » ?
• Oui, l’anagramme de Languenan, mon village d’enfance, là où je souhaite poursuivre l’aventure.
• Ça va fonctionner, Lénaïck, tout ça sonne très bien, ça va fonctionner je vous le dis.
• Ah ben je n’en sais rien. Pour le moment je teste. Le Whisky breton n’est pas encore bien reconnu, le Whisky français en général de toute façon.
• Je vais vous aider
• Ah bon ?
• Oui je peux vous aider. Contactez-moi la semaine prochaine, envoyez-moi votre projet »

Et voilà. Moi je n’avais posé aucune autre question. Je ne savais pas qui était ce Monsieur Jean René Talopp qui adorait venir manger chez moi et Doreen, mon épouse à l’époque. Alors avant de lui envoyer mes prévisions, mon projet, j’ai regardé sur internet et j’ai vu que ce monsieur était le fondateur du « Strate Collège » de Sèvres, une fameuse école de designers, dont seront issus son gendre et un associé, Boris et Adrien, qui signent depuis l’ensemble de notre image de marque.
Avec Jean-René la suite témoignera d’un appui, d’une complicité et d’une amitié sans faille.

Eric, le pragmatique.

« Tu sais Eric je ne sais pas trop ce que ça va donner mais là il me faudrait surtout créer les statuts de la société et acheter quelques instruments de mesure, ouvrir un compte en banque…
• Oui oui, je sais mais ça me fait plaisir. Moi j’aime tes soirées, j’ai découvert l’univers du Whisky avec toi et je n’ai jamais créé d’entreprise. Alors en accompagner une qui se forme, je trouve ça chouette. Et puis j’ai confiance en toi. Bon tu me le fais ce café ? J’ai un rendez-vous »

Efficacité et simplicité. Pas de blabla superflu. Et Eric est toujours cette personne à qui j’aime demander un avis. Pas besoin qu’il nous déballe son CV, juste avoir un recul franc, direct et pragmatique.

Vincent, Jiminy Cricket.

Vincent a été l’homme des débuts juridiques, il m’aidait dans les difficultés que je rencontrais avec mon restaurant, il faut dire que ma passion a toujours pris le dessus, alors il fallait aussi que l’on m’aide à assumer certains choix… Ou plutôt certains « Non-choix » ! Un homme de droit, avocat, plein de complexité qui m’avait même inspiré un personnage dans une nouvelle que j’avais écrite en 2012… Extraits choisis :
« Quand même ton truc là, ça a vraiment un côté tontons flingueurs… ça me botte bien. Mais bon faut mettre de l’ordre dans tes affaires mon grand, sois exigeant avec toi-même, pour que tu puisses l’être fermement avec l’ensemble de tes conseillers »


Mon père, Eric, Jean-René et Vincent. Voilà les vrais débuts de Naguelann. Et même si la vie nous réserve des surprises il faut savoir se retourner et aller chercher quelques souvenirs, quelques belles histoires qui permettent d’en fabriquer d’autres.

A suivre.